Le mardi 19 novembre 2021, les agriculteurs ont pu s’initier au concept de la biosurveillance. Ca s’est passé à Ouffet, à la ferme Stassart.
La biosurveillance, on vient d’en entendre parler car la Ministre wallonne de l’environnement, Céline Tellier, a publié les premiers résultats d’une campagne d’analyse des pesticides dans les urines et le sang des wallons. En sus d’utiliser l’humain pour « biosurveiller », toute une foule d’organismes sont à notre portée pour surveiller l’état de l’environnement. Lors de cet atelier d’initiation à la biosurveillance, ce sont les vers de terre qui étaient à l’honneur. Les agriculteurs sont repartis avec un « mode opératoire » facile pour dénombrer les vers de terre dans leurs parcelles et comparer les résultats à des valeurs de référence.
Chacun a la capacité de réaliser facilement cette mesure et d’en tirer des apprentissages pour son propre cas. Un jeu d’enfants ! Les explications fournies par le contrat rivière Ourthe ont déjà été données à des écoles avec succès 😉
La formation a eu lieu à la ferme Stassart, située en zone de prévention du captage du Néblon de la CILE. Le captage du Néblon est lui-même relié à la rivière du Néblon située en contre-bas de la ferme. Et le Néblon fait partie du bassin versant de l’Ourthe. En sous-sol : du calcaire particulier, le karst. Les agriculteurs ont pu visualiser concrètement sur le terrain les aspects d’un système hydro-géologique karstique et comprendre sa vulnérabilité grâce à des hydro-géologues experts.
Protect’Eau a également présenté des moyens techniques permettant de réduire la dérive de pulvérisation des pesticides. Les bonnes pratiques, des exigences légales et des recommandations techniques pour limiter les risques de pollutions ponctuelles de l’eau au niveau d’une exploitation étaient présentées : aménagements à la ferme, équipements du pulvérisateur, etc.
Ces ateliers formaient ensemble un module « phytolicence » agréé par l’Administration de l’environnement et de l’agriculture de la Wallonie. Ce qui signifie que les participants ont reçu un point sur leur « permis phyto ».
La phytolicence est un outil réglementaire d’application depuis le 25 novembre 2015. Tout utilisateur professionnel ou vendeur de produits phytopharmaceutiques doit disposer de ce « permis », qu’il soit agriculteur, ouvrier agricole, vendeur, conseiller, pour le monde agricole ou en jardinerie. Pour obtenir la phytolicence, un agriculteur devra d’abord prouver qu’il possède les compétences nécessaires, grâce à son diplôme ou en réussissant une évaluation. Ensuite, tous les six ans, il devra renouveler sa phytolicence. Pour cela il devra avoir suivi au moins quatre modules de formation continue.
L’ASBL Protect’Eau a relaté cet événement avec un focus sur l’atelier « biosurveillance par les vers de terre » dans sa newsletter de décembre 2021 et sur sa page Facebook. Voici le bel article rédigé par Nicolas Lefebvre.
